• Après la réalisation du reboisement artistique de la colline de Miremer "Lignes de vues" (2006) pour la commune Varoise de La Garde-Freinet , avec le soutien de la fondation de France, programme des nouveaux commanditaires et de l'Institut pour la Forêt méditerranéenne; après "Le ruban" (2011) réalisé pour la gare de Besançon Franche-Comté TGV, avec les soutiens de Réseau Ferré de France, la fondation de France, programme des Nouveaux Commanditaires et le Fonds Régional d'Art Contemporain de Franche-Comté (Voir en ligne Le film réalisé à partir du projet le Ruban, par la vidéaste Flavie Pinatel, avec le soutien de la Région Franche-Comté  et l’IRIMM, au lien suivant : https://vimeo.com/108165724 , mot de passe : pinatel . plus d'info sur les projets monumentaux sur : http://peintureavecletemps.eklablog.com/), 

    En octobre 2014, Joël Auxenfans a reçu officiellement la mission de consultant artiste par la direction d'opération du chantier d'extension du RER E Eole pour un ensemble de problématiques et de créations accompagnant le chantier sur une durée de cinq années (2015-2020), avec des œuvres également pérennes sur un ensemble large d'emprises foncières concernées par Eole entre Paris et Mantes-la-Jolie.

    http://www.legymnase.biz/ 
     

     

     

     

    Dans un ordre d'idée complémentaire, le texte suivant, signé par des personnalités marquantes du monde de l'art, et publié dans Médiapart, conforte largement le point de  vue défendu dans mes différents blogs. je vous en laisse apprécier la pertinence : 

     

    L'art n'est-il qu'un produit de luxe?

     La Fondation Louis-Vuitton, un nouveau musée d'art contemporain créé par Bernard Arnault dans le Bois de Boulogne, est inaugurée ce lundi 20 octobre par François Hollande. Des écrivains, des philosophes, des artistes critiquent le rôle croissant des grands groupes financiers dans l'art contemporain et dénoncent les « nobles mécènes » qui « ne sont en vérité que des spéculateurs ». 


    Le rôle toujours croissant, dans l’art contemporain, des grands groupes financiers liés à l’industrie du luxe y suscite encore moins de débats que celui des tyrannies pétrolières. Les intellectuels, critiques et artistes qui œuvrent ici, pourtant traditionnellement enclins aux postures « radicales » et aux discours contestataires, semblent aujourd’hui tétanisés par la peur d’une fuite des capitaux, comme si la plus petite réserve émise les exposait à des représailles qui les frapperaient au portefeuille. Dans ce milieu pourtant bavard, et qui sut être quelquefois frondeur, une véritable omertà règne dès qu’il s’agit de financement. Lorsqu'on émet des doutes sur le désintéressement de tel ou tel patron (au sens de « mécène »), on se voit répondre en général que nul n’est dupe, mais qu’il n’y a pas d’alternative – c’est la fameuse TINA (There Is No Alternative). Le désengagement des États, appauvris par une crise où les mêmes grands financiers ont joué un rôle majeur, condamnerait en effet le monde de l’art et de la culture à mendier chez les très riches.

    Nous ne nous posons pas en modèles de vertu. Qui n'a, dans ce milieu, participé un jour ou l'autre aux manifestations d'une fondation privée ? Mais quand les plus grosses fortunes de France rivalisent pour intervenir massivement dans la production artistique, les arguments classiques en faveur de ce type de financement nous paraissent faibles et hypocrites.

    On insiste toujours, lors des manifestations artistiques ainsi « sponsorisées », sur l’étanchéité de la séparation entre l’activité commerciale du « sponsor » et l’activité culturelle de la fondation qui porte son nom. De fait, il fut un temps où de grands mécènes aidaient les arts sans se mettre en avant. Ils se contentaient d’une mention en corps 8 au bas d’une troisième page de couverture, d’une plaque émaillée au coin d’un édifice, d’un mot de remerciement en préambule. Mais notre époque est aux annonces fracassantes, aux fêtes pharaoniques et aux publicités géantes. On ne donne plus carte blanche à un artiste en demeurant dans l’ombre : on lui commande la décoration d’une boutique sur les Champs-Élysées ou la mise en scène de l’inauguration d’une succursale à Tokyo. Le magasin de sacs n’est séparé de la galerie que par une mince cloison, et des œuvres viennent se mêler aux accessoires, eux-mêmes présentés sur des socles et pourvus d’un cartouche. Les boutiques de luxe, désormais, se veulent le prototype d’un monde où la marchandise serait de l’art parce que l’art est marchandise, un monde où tout serait art parce que tout est marchandise. Il est vrai que les nouveaux maîtres du marché de l’art ont su, en leur faisant des passerelles d’or, débaucher les experts et les commissaires les plus réputés, contribuant ainsi à l’appauvrissement intellectuel de nos institutions publiques. Mais ce n’est aucunement pour leur donner les moyens de servir une idée de l’art en tant que tel, car le patron ne cesse d’intervenir dans des transactions qui l’intéressent au plus au point.

    Pas plus qu’il n’y a d’étanchéité entre les affaires et les choses de l’art, il n’y a, en effet, d’innocence ou de désintéressement dans les aides que ces gens dispensent. Leurs employés ont bien soin de rappeler que le mécénat est une ancienne et noble tradition. Sans remonter au Romain Mécène – délicat ami des poètes – ils citent Laurent de Médicis, Jacques Doucet ou Peggy Guggenheim, dont messieurs Pinault et Arnault seraient les dignes successeurs. Quand bien même ils seraient ces gentils amateurs éclairés que nous dépeignent les pages Culture des journaux – et non les affairistes que nous révèlent leurs pages Économie –, les faits comptables parlent d’eux-mêmes.

    L’essence du véritable mécénat est dans le don, la dépense sèche ou, pour parler comme Georges Bataille, « improductive ». Les vrais mécènes perdent de l’argent, et c’est par là seulement qu’ils méritent une reconnaissance collective. Or, ni monsieur Pinault ni monsieur Arnault ne perdent un centime dans les arts. Non seulement ils y défiscalisent une partie des bénéfices qui ne se trouvent pas déjà dans quelque paradis fiscal, mais ils acquièrent eux-mêmes, pour plus de profit, des salles de ventes, et ils siphonnent l’argent public (comme avec la récente exposition si bien nommée À double tour de la Conciergerie) pour des manifestations qui ne visent qu’à faire monter la cote de la poignée d’artistes sur lesquels ils ont provisoirement misé. Ils faussent le marché en s’appropriant tous les maillons de sa chaîne, en cherchant à faire et défaire des gloires. En un mot, ils spéculent, avec la collaboration active des grandes institutions publiques, qui échangent faveurs contre trésorerie. Déjà premières fortunes de France, ils s’enrichissent ainsi, encore et toujours plus, au moyen de l’art. Ceux qui se présentent à nous comme de nobles mécènes ne sont en vérité que des spéculateurs. Qui ne le sait ? Mais qui le dit ?

    Un argument plus faible encore en faveur de ce mode de financement pour l’art en appelle au respect de l’esprit d’entreprise et à l’égard dû aux intérêts industriels de la France. Ne doit-on pas reconnaissance à ces fleurons du CAC 40 pour l’aide qu’ils apportent à la création ? Il suffit pourtant d’un coup d’œil sur l’histoire de groupes financiers comme ceux des frères ennemis Kering-Pinault et LVMH-Arnault pour comprendre qu’il ne s’agit plus, et depuis longtemps, de groupes industriels. Leur politique est clairement, strictement, financière, et la seule logique du profit détermine pour eux abandons et acquisitions d’entreprises. Viennent de l’apprendre à leurs dépens plus de mille femmes licenciées après avoir consacré leur vie professionnelle à La Redoute. La grande entreprise d’aujourd’hui a perdu l’usine dans le flux tendu ; elle a égaré sa production industrielle dans la jungle asiatique. Sa politique du tiroir-caisse et de l’évasion fiscale n’a plus rien à faire des intérêts nationaux, comme le prouve le récent coup d’éclat de monsieur Arnault en Belgique. Il s’agit de la politique même – obsédée par les dividendes et le profit à court terme – qui a provoqué la plus grave crise économique de ces cinquante dernières années, a mis à genoux des nations entières et a jeté dans la misère et le désespoir des millions de nos voisins européens.

    Mais qu’importe l’immoralité du capitalisme incarné par ces nouveaux princes, nous dit-on : les manifestations artistiques ne sont d’aucune conséquence pour eux, qui agissent à une autre échelle. Cet argument cynique se heurte à l’évidence de l’orchestration médiatique. Car la nouvelle culture entrepreneuriale croit en l’« événementiel » comme en un nouveau Dieu. La finance et la communication ont remplacé l’outil industriel et la force de vente. Or l’art, bon ou mauvais, produit de l’événement, souvent pour son malheur et quelquefois malgré lui. Il fluctue comme l’argent, et son mouvement même peut devenir valeur boursière. Pour une société qui se rêve rapide, indexée sur les flux, il a le profil même de l’objet du désir. Il offre donc aux nouveaux consortiums financiers une vitrine idéale. Il peut être brandi par eux comme leur projet existentiel. Et pour que cette symbiose néolibérale soit viable, il suffit que l’art s’y laisse absorber, que les artistes renoncent à toute autonomie. Rien d’étonnant, alors, à ce que l’académisme d’aujourd’hui soit designé : chic et lisse, choc et photogénique, il est facilement emballé dans le white cube du musée, facilement déballé dans le cul de basse fosse des châteaux de cartes financiers. Les musées privés de nos milliardaires sont les palais industriels d’aujourd’hui.

    Pouvons-nous encore croire que l’appropriation de notre travail et la caution de notre présence ne sont qu’un élément négligeable de leur stratégie ? Il en est, parmi nous, qui se disent non seulement de gauche, mais marxistes, voire révolutionnaires. Peuvent-ils se satisfaire d’une telle dérobade ? La puissance écrasante de l'ennemi en fait-elle un ami ? En ces temps de chômage de masse, de paupérisation des professions intellectuelles, de démantèlement des systèmes de protection sociale et de lâcheté gouvernementale, n’avons-nous pas mieux à faire, artistes, écrivains, philosophes, curateurs et critiques, que de dorer le blason de l’un de ces Léviathan financiers, que de contribuer, si peu que ce soit, à son image de marque ? Il nous semble urgent, en tout cas – à l’heure où une fondation richissime a droit, pour son ouverture, à une célébration par le Centre Beaubourg de son architecte star (Frank Gehry) – d’exiger des institutions publiques qu’elles cessent de servir les intérêts de grands groupes privés en se calant sur leurs choix artistiques. Nous n'avons pas de leçon de morale à donner. Nous voulons seulement ouvrir un débat qui se fait attendre, et dire pourquoi nous ne voyons pas matière à réjouissance dans l'inauguration de la Fondation Louis-Vuitton pour l'art contemporain.

    Pierre Alferi, écrivain
    Giorgio Agamben, philosophe
    Madeleine Aktypi, écrivain
    Jean-Christophe Bailly, écrivain
    Jérôme Bel, chorégraphe
    Christian Bernard, directeur du Musée d'art moderne et contemporain (Mamco) de Genève
    Robert 
    Cahen, artiste
    Fanny 
    de Chaillé, chorégraphe
    Jean-Paul 
    Curnier, philosophe
    Pauline Curnier-Jardin, artiste
    Sylvain 
    Courtoux, écrivain
    François 
    Cusset, écrivain
    Frédéric Danos, artiste
    Georges 
    Didi-Huberman, historien d’art
    Suzanne 
    Doppelt, écrivain
    Stéphanie 
    Éligert, écrivain
    Dominique 
    Figarella, artiste
    Alexander 
    García Düttmann, philosophe
    Christophe 
    Hanna, écrivain
    Lina 
    Hentgen, artiste
    Gaëlle Hippolyte, artiste
    Manuel 
    Joseph, écrivain
    J
    acques Julien, artiste
    Suzanne 
    Lafont, artiste
    Xavier 
    LeRoy, chorégraphe
    Philippe 
    Mangeot, membre de la rédaction de Vacarme
    Christian Milovanoff, artiste
    Marie José 
    Mondzain, philosophe
    Jean-Luc 
    Nancy, philosophe
    Catherine Perret, philosophe
    Olivier 
    Peyricot, designer
    Paul Pouvreau, artiste
    Paul 
    Sztulman, critique
    Antoine 
    Thirion, critique
    Jean-Luc 
    Verna, artiste
    Christophe Wavelet, critique



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    Miremer (suite). Questions de dessin.

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues". Un des premiers dessin du projet à partir des courbes de niveau de la colline. (2006).

     On pourrait dire que le fait de dessiner des projets de plantation influe sur le dessin lui-même. Le fait de penser à des plants d'arbres, de tenir compte de ceux qui poussent déjà sur le site, de penser au vent, au climat, aux qualités inégales du sol qui accueille ces arbrisseaux, tout cela influe sur la "nature" du dessin. Les différentes formes de dessins qui suivent, toutes dessinées pour le même projet, et issues de séries de recherches bien plus nombreuses, montrent que la qualité du dessin dépend aussi du fond, du contenu de ce à quoi on consacre le dessin. Le fait de dessiner pour un grand reboisement sur une colline à forte valeur symbolique pour cette petite commune, donne à la question du dessin une résonance, une importance que ne donne pas un petit "délire subjectif" personnel. Il y a les inconvénients d'une écriture toute soucieuse de s'approcher au plus près d'une vraisemblance pour plus tard des faits et des espaces, pour réussir vraiment la plantation en vrai. Mais il y a l'intérêt d'un dessin qui s'il ne perd pas son exigence de sensibilité et de fidélité à l'idée recherchée, apporte toute son esthétique à l'éthique du projet.   

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

     

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 2. (2006).

    Division du site en zones de différentes expositions au Mistral et au soleil. Il ressortait de cette approche que les terrains de la colline étaient généralement très peu favorables à une plantation mais qu'en acclimatant certaines essences très résistantes, on pourrait à ce titre faire un projet d'expérimentation préfigurant le changement climatique en cours. C'est ainsi qu'avec l'appui de l'arboretum d'Antibes, de l'INRA et de l'ONF, une liste de 80 essences dont 20 de chênes fut élaborée. 

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

     

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 3. (2006).

    On voit clairement, sur ce dessin du début de la recherche, une tendance à l'idéalisation de cette colline, avec des verts tendres, des formes douces. En réalité, tout le travail a permis d'approcher un site particulièrement rude, et les dessins se sont progressivement adaptés à ce contexte.

     

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 4. (2006).

    Il fallait aussi tenir compte des arbres existants, qui avaient survécu à l'incendie de 2003. On les voit ici indiqués par des ronds verts plus gros, tandis qu'on voit les lignes , les segments de petits points correspondant aux petits plants forestiers, plantés par centaines, le long de lignes horizontales. 

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 5. (2006).

    Une des nombreuses versions de dessin présentant la numérotation des lignes par essences. Le projet a par la suite été obligé de se concentrer sur des zones encore plus restreintes.

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

     

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 6. (2006).

    On voit bien dans cette version ultérieure, combien le projet a dû se rendre opportuniste, pour s'adapter aux mauvaises surprises qui se découvraient au fur et à mesure sur le site. 

    Miremer (suite). Questions de dessin.

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 7. (2006). 

    Sur ce dessin à l'aquarelle, j'ai restitué les deux niveaux de développement en coexistence, entre celui des arbres rescapés, adultes, et les petits plants forestiers du projet. On voit qu'était assumée dès le début que le projet ne serait pas quelque chose qui s'impose mais au contraire qui prend place parmi les choses déjà existantes. 

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 8. (2006). Dessin informatique de Margot Grygielewicz.

    Ce jeu de deux niveaux de "plafond" des arbres, celui des petits (plantés) et celui de grands (rescapés), attendu que celui des petit est destiné à rattraper celui des grands, montre une dimension de temps du projet. Cette dimension est valorisé par le jeu des segments horizontaux qui tracent leur trajectoire parmi les arbres adultes qui sont répartis, eux, issus d'anciennes cultures abandonnées de chênes liège, de manière aléatoire. 

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

     

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 9. (2006). Dessin informatique de Margot Grygielewicz.

    On a essayé d'anticiper par le dessin ce que donnerait le projet dans plusieurs années ou décennies, et aussi en regardant l'effet des changements de couleurs de feuillages à l'automne. 

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 10. (2006). Dessin informatique de Margot Grygielewicz.

    Il y a quelque chose de presque "militaire" dans les alignements  tels qu'ils apparaissent avec une écriture informatique. Toutefois, cela me rappelle la fin de Macbeth, lorsque le tyran est forcé de constater que la prédiction des sorcières se réalise sous ses yeux lorsqu'il voit la forêt "marcher" vers son château (en réalité, ce sont les troupes adverses qui en avançant, se camouflent avec des branches).  Et puis le site est lui même tellement chaotique, et le projet a dû tellement s'adapter pour s'inscrire sur ce site austère, que l'on ne remarque absolument pas quelque chose de mécanique ou de raide dans l'implantation. 

    Miremer (suite). Questions de dessin.

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 11. (2006). 

    Il a fallu aussi penser au système d'arrosage des deux premières années, en déterminant le dessin et les longueurs des tuyaux d'arrosage qu'ont utilisé les élèves d'un IME situé dans une commune voisine. 

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues".  Dessin 12. (2006).

     

    Ce dessin a été réalisé après avoir paramétré précisément les points de l'ellipse et des emplacements des plantations avec GPS sur un dispositif cartographique issu de Google earth, grâce aux enseignants et aux élèves du lycée Léonard de Vinci d'Antibes.  

     

     

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

     

     

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues". 2007. Chemin à flanc de colline tracé spécialement pour permettre une vue cinétique sur le pourtour et les environs. au lieu du maquis impénétrable qui existait avant et après l'incendie de 2003, le projet apporte des vues, des promenades, une attention au projet et au delà de lui-même. 

     

     

    Miremer (suite). Questions de dessin.

     

    Joël Auxenfans. "Lignes de vues". 2007. Chemin à flanc de colline. On aperçoit une qualité de sol sur ce versant Est qui aurait pu permettre de recevoir plus de plants s'il n'y avait eu la pente très forte qui posa de gros problèmes au conducteur de la pelleteuse chargé de creuser les fosses de plantation. Entre le manque de terre à certains endroits et l'excès de pente à d'autres, la plantation dû souvent renoncer à s'implanter.

     

     

     

     


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  • Après mes trois blogs existants ( http://desformespolitiques.eklablog.fr/ , http://montrougemieuxsansmetton.eklablog.com/,  http://objetsdunautretemps.eklablog.com/ )  ce quatrième blog met l’accent sur les questions que soulèvent des projets de grande envergure et qui trouvent le sens de leur développement dans le temps.

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    Joël Auxenfans. "Le ruban". Projet réalisé pour la gare de Besançon Franche-Comté TGV, avec le soutien de Réseau Ferré de France, Programme des Nouveaux Commanditaires de la Fondation de France, Fonds Régional d'Art Contemporain de Franche-Comté. Photogramme issus du film "Le ruban" de Flavie Pinatel (2011).

     

    C’est le cas du projet « Le ruban » réalisé pour la gare de Besançon Franche-Comté TGV en 2011-2012, et pour  lequel un film documentaire a été réalisé en 2011 par la vidéaste Flavie Pinatel, aidé de Mariusz Grygielewiczpour le son et Steeve Calvo pour l’image. Ce film a reçu le soutien de la Région  Franche-Comté et de l'Institut pour l'Image et le Multi Média (IRIMM). D'une durée de 17 minutes, il est depuis peu en ligne au lien suivant : https://vimeo.com/108165724  Mot de passe : pinatel.

    Les questions soulevées par ce type d’œuvre dans l’espace public furent également abordées lors de la conférence le 19 octobre 2012 à l’école nationale supérieure d’art de Dijon, avec à mes côté Xavier Douroux, co-fondateur du Consortium à Dijon, un lieu majeur de la scène artistique, et médiateur pour le programme des nouveaux commanditaires de la fondation de France.

     

     

    Elle sont à nouveau en jeu dans le nouveau projet artistique pour le chantier d'extension du RER E Eole entre Paris Saint-Lazare et Mantes la Jolie pour lequel la direction d'opération de RFF vient de me missioner.

     

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    Joël Auxenfans. Dessin en plan du "ruban". Gare de Besançon Franche-Comté TGV. 2010.

     

     

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    Joël Auxenfans. Le ruban. vue d'un détail de la réalisation longue de 450 mètres et large de 12 mètres. 2011-2012. (photo de Patrick Ginepro. 2014). On voit distinctement les deux phases de la plantation avec des plants de buis plus petits que d'autres, qui demandaient à être mis en production par le pépiniériste pendant un an avant d'être disponibles par dizaines de milliers. on aperçoit un affichage d'artiste du FRAC sur le panneau en bois de mélèze massif réalisé par le lycée du bois de Mouchard. 

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    Joël Auxenfans. Le ruban. Vue d'une partie de la réalisation. (Photo de Patrick Ginepro. 2014)

     

    Soit parce qu’ils sont constitué par des végétaux et donc actualisés en permanence par la croissance végétale, soit parce qu’il prennent place dans des espaces ayant une importance soit pratique soit symbolique pour la population, ces projets ont vocation à poser en même temps que la question de l’art (où peut-on faire de l’art ? Où l’art est-il le mieux à sa place ? ), celle du politique, au sens de ce rendez-vous collectif moralement obligatoire pour que chaque homme accomplisse pleinement ce qui est entendu par l’expression « une vie bonne » (Judith Butler « Qu’est-ce qu’une vie bonne ? éditions Manuel Payot 2014).

     

    Un projet comme « Lignes de vue » réalisé sur huit hectares de forêt incendiée au sommet d’une colline très ancienne et importante pour l’identité d’un village – La Garde-Freinet – dans le Var, pose intrinsèquement des enjeux politiques : il faut d’abord prendre la mesure de ce que signifie l’abandon des espaces forestiers à une pseudo régénérescence naturelle qui n’est autre qu’un refus déguisé d’investissements publics dans la préservation de la biodiversité sylvicole et des espaces de sylvopastoralisme.

     

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    Joël Auxenfans. "Lignes de vues". Ligne de plants d'arbres de même essence à l'horizontale pour retenir les sols et accompagner le promeneur sur des cheminements horizontaux qui deviennent autant de terrasses de vue sur le site et les espaces environnants (Photo prise en 2009). 

     

    Ce sont des espaces ravagés, des morts à chaque incendie important, et un processus de mitage permanent des espaces forestiers par les lotissements des anciens espaces agricoles en friche ou par des infrastructures optimisant les déplacements toujours plus loin, toujours plus éprouvants pour les espaces, les ressources et les humains.

     

     

    Dans ce projet, il fallut se parler, entre gens de milieux et d’horizons de travail différents. J’avais organisé sur sites, des rencontres informelles entre des pompiers, responsables de l’ONF, pépiniéristes, éleveurs d’ânes, artisans forestiers, élus, responsables du patrimoine, responsables du SIVOM, experts du conservatoire du littoral, pour confronter les points de vue sur la forêt et voir ensemble ce qui pouvait se dégager comme piste d’amélioration durable et humainement souhaitable des traitements appliqués à la forêt. C’est en faisant une synthèse qui m’était personnelle et ne perdait pas de vue l’artistique, que j’ai conçu, dans des conditions difficiles, le projet « Lignes de vues ».  

     

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    Joël Auxenfans. "Lignes de vues". Extrait du film produit à l'occasion de l'étude. (2006-2007). Ces rencontres ont donné lieu à de grandes discussions sur l'enjeu, le coût, le sens, d'une forêt à forte dimension d'anthropisation, de suivi, d'entretien, de "culture" et de regard. 

     

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    Ces visites, entre passionnés de forêts, villageois, experts, ont eu quelque chose d'une discussion politique au sens où tous les participants exprimaient volontairement ou non leur point de vue déterminé par leur place dans l' "organigramme" de la relation de la société à la forêt.

     

     

     


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